Lors de ses
études de philosophie à
Rabat,
Tahar Ben Jelloun connaît le début d'une répression estudiantine. En 1965, beaucoup d'étudiants manifestent dans les grandes villes du
Maroc mais les autorités réprouvent, et le jeune
homme est accusé d'avoir organisé les émeutes. Il est envoyé avec 94 autres de ses camarades en camp disciplinaire de l'
armée en 1966. Il n'est libéré qu'en janvier 1968 et reprend ses
études. Il s'exile en 1971 en
France et se spécialise dans la psychiatrie sociale. Son
premier recueil de poésies est publié un an à peine après son arrivée et Le
Monde s'intéresse à lui. Il devient
pigiste dans ce
grand journal et publie un
roman en 1973 '
Harrouda' chez
Denoël qui fait
grand bruit chez les maîtres à penser comme
Beckett ou
Barthes. Jusqu'en 1981,
Tahar continue à publier des poèmes et des articles. Son second
roman '
La Prière de l'absent', puis en 1983 '
L' Ecrivain public',
récit autobiographique, sont de véritables succès littéraires. Egalement
essayiste,
Jelloun n'hésite pas à s'engager pour des causes nobles comme le problème du
racisme. En 1987, il reçoit le prestigieux
Prix Goncourt pour son
livre '
La Nuit sacrée'. Ecrivain insatiable, Tahar Ben Jelloun écrit des dizaines d'ouvrages, dans presque tous les genres, son
oeuvre poétique est d'ailleurs rassemblée en un volume au
Seuil. Témoin révolté des
crises du monde arabe, il publie en 1991 'La remontée des cendres', consacré aux victimes anonymes de la
Guerre du golfe, et '
Le Racisme expliqué à ma fille' (1998), ouvrage traduit dans le
monde entier, et même en espéranto ! Son
oeuvre est peuplée de personnages marginaux, en quête d'identité sexuelle et sociale. En 2008, il est nommé au jury du prestigieux prix Goncourt.